L’invitation à cette balade ne précisait pas si l’on devait terrasser le dragon. En cette actualité guerrière la question n’avait pourtant rien de saugrenu vu que le départ était St-Georges.

Répondant à l’ordre de marche six volontaires (Anik, Raymond, Martine, Carole, André et Jean-Luc) se sont mis à disposition du commandant en chef PY. Après une inspection succincte de l’équipement vestimentaire et quelques remarques sur la pertinence du choix des couleurs (Jean-Luc) la petite troupe s’est mise en marche, armée de raquettes et de bâtons. Petit ennui technique pour Raymond au moment de chausser ses raquettes avec une lanière récalcitrante. La neige, contrairement aux apparences (sans doute pour tromper l’ennemi) est au rendez-vous. Elle a le bon goût d’être très dure. On n’enfonce pas et c’est même agréable pour la marche. Très joli parcours en forêt. La pente est régulière à une ou deux exceptions près. Quelques chutes, sans gravité, sont à déplorer (on s’emmêle non pas les pinceaux mais les raquettes).

Avec la discrétion d’un troupeau d’éléphants dans un magasin de porcelaine (le crissement des raquettes sur la neige s’entend loin à la ronde) il n’est pas étonnant qu’aucune rencontre animalière ne puisse être relatée. Exception : un ours, qui reste non pas de marbre mais de bois. Nous voici arrivé à l’Eau Pendante. Une cascade très impressionnante en cette saison car entièrement glacée. Le temps de faire des photos et nous poursuivons notre route direction l’aire du dragon.

A l’écart des grands axes et en pleine forêt nous parvenons à la glacière de St-Georges : un trou, peu engageant, et totalement interdit de visite en hiver. Les dragons, tout le monde le sait, hibernent. Celui de St-George itou. Respectant les directives du WWF, au sujet des espèces en voie de disparition, nous ne nous attardons pas. Quelques hectomètres plus loin les cimes majestueuses des Alpes bordent notre horizon. Le Petit Pré de Rolle est là. Nous nous abstiendrons de critiquer le nom de ce lieu-dit, mais l’adjectif Grand eu mieux reflété la réalité. C’est une vaste étendue libre de tout sapin qui s’offre à nos yeux.

Profitant de quelques sièges et tables à disposition contre le chalet d’alpage, nous pique-niquons et trinquons sous un soleil éclatant et une neige étincelante. Il ne reste plus qu’à descendre la pente pour rejoindre nos véhicules. Le trajet du retour est un peu plus monotone le long d’une route sinueuse.

Au rapport la critique de l’exercice est jugée positive. La troupe s’est bien comportée. Aucun blessé à déplorer. Le but du jour est atteint : localisation du dragon. Notre commandant en chef est content (nous aussi !) et nous offre la tournée d’adieu. Merci PY pour cette superbe course et nous avoir fait découvrir un coin de pays méconnu pour la plupart.

Le désigné volontaire
Jean-Luc Matthey